Menu
Libération

La paix en Tchétchénie suspendue à EltsineLe moratoire sur le statut de la République négocié par Lebed doit être approuvé par le président russe.

Article réservé aux abonnés
publié le 2 septembre 1996 à 22h53

Moscou

de notre correspondant Un militaire russe, général de surcroît, aura fait renaître l'espoir en Tchétchénie. Certes, ce n'est pas encore la paix qu'ont conclue samedi Alexandre Lebed et le chef d'état-major indépendantiste Aslan Maskhadov. Mais c'est certainement plus qu'une trêve. Et le secrétaire du Conseil de sécurité a jeté tout son poids dans la balance pour mettre fin à un conflit de vingt mois. «Nous arrêtons la guerre, nous retirons l'armée», a promis le représentant spécial du Kremlin à l'issue de sept heures de discussion avec la direction séparatiste. Négociations serrées pour finalement aboutir à un compromis, scellé par une déclaration commune sur «le fondement des relations entre la fédération de Russie et la république de Tchétchénie», qui prend pour point de départ «les principes universels du droit à l'autodétermination des peuples».

La formulation reste volontairement vague. Le texte se garde bien d'aborder les délicats problèmes du statut de la Tchétchénie, que les deux parties s'accordent à régler «d'ici au 31 décembre 2001». Moscou peut donc présenter ce moratoire comme une mise entre parenthèses de l'indépendance tchétchène pour les cinq prochaines années, quand le vice-président séparatiste, Saïd-Hassan Aboumouslimov, souligne en revanche que «rien ne dit, dans le document, que la Tchétchénie fait partie de la fédération de Russie. Dès lors, pour nous, rien n'est changé: la Tchétchénie reste indépendante». Les rebelles se soucient d'ailleurs fort