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Libération

Boris Eltsine snobe Lebed. Il a préféré consulter d'abord son Premier ministre sur la Tchétchénie.

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publié le 3 septembre 1996 à 22h51

Moscou de notre correspondant

Le Kremlin voudrait dépouiller Alexandre Lebed de ses récents lauriers tchétchènes qu'il ne s'y prendrait pas autrement. Hier, Boris Eltsine a refusé de recevoir le secrétaire du Conseil de sécurité de qui il avait pourtant exigé des «clarifications» sur le contenu des accords signés samedi avec les rebelles indépendantistes. Et, comme pour mieux marquer sa défiance à l'égard de l'embarrassant général comme à l'égard de son initiative de paix, le chef de l'Etat lui a préféré le Premier ministre Viktor Tchernomyrdine, convié dans la villa présidentielle de Zavidovo, à une centaine de kilomètres au nord de Moscou, pour un compte rendu de seconde main sur les résultats des négociations avec la direction séparatiste. Une mesquinerie qui pourrait toutefois avoir de néfastes conséquences sur le processus engagé en Tchétchénie.

A défaut d'avoir été reçu par le Président, Alexandre Lebed avait instruit le Premier ministre dans la matinée, hier, à l'occasion d'un comité interministériel restreint. Le général lui a présenté des documents signés dès samedi avec les rebelles et qui prévoient de définir le statut juridique de la Tchétchénie d'ici au 31 décembre 2001, après un retrait des troupes fédérales de la république sécessionniste. «Viktor Tchernomyrdine a apprécié les succès remportés lors des négociations, s'est empressé d'assurer Alexandre Barkhatov, porte-parole du Conseil de sécurité, dès l'issue de la réunion, les amendements apportés au texte init