Rome de notre correspondant
Des grues, du béton, du goudron... Pas moins de 86 chantiers «petits, moyens et grands» vont démarrer à Rome en prévision des célébrations du jubilé de l'an 2000 qui pourrait, selon les sources, attirer entre 10 et... 60 millions de pèlerins. Cet événement majeur pour la chrétienté l'est bien davantage encore pour une ville qui espère, cette fois, déjouer les pronostics les plus pessimistes sur son incapacité chronique à organiser des manifestations d'ampleur.
«Le problème est que Rome est une capitale de deuxième division, même si les Romains ne le savent pas», lâche sans détour l'archevêque Sergio Sebastiani, secrétaire du Comité central pour le jubilé. Mais «cette fois, on va y arriver parce que Dieu est avec nous», rétorque l'un des fonctionnaires responsables du calendrier des travaux. Le propos en dit long sur le scepticisme qui, en dépit des déclarations lénifiantes, entoure ce nouveau rendez-vous de Rome avec l'histoire. Et sur la peur de rater une fois de plus l'occasion. A l'instar des Jeux olympiques en 1960. Ou pire, du championnat du monde de football en 1990, quand, alors riche et clinquante, l'Italie avait dépensé une fortune pour finalement pas grand-chose, raté de surcroît.
L'habitude du gâchis. Les Romains ont déjà été échaudés par ce monument à l'éphémère qu'est la gare Ostiense, censée devenir la tête du réseau de chemin de fer reliant la ville à son aéroport et aussitôt fermée, avant d'être transformée en lieu d'expositions pour