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Libération

Nouveaux combats autour de BujumburaUn avion américain a évacué hier 31 étrangers de la capitale du Burundi.

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publié le 5 septembre 1996 à 22h44

Pour la seconde journée consécutive, les partisans hutus du Conseil

pour la défense de la démocratie (CNDD) ont engagé hier des combats aux abords de la capitale Bujumbura, habitée presque exclusivement par des Tutsis à la suite de plusieurs vagues d'épuration ethnique au cours des deux dernières années. Hier après-midi, comme la veille, des tirs ont été ouverts depuis les collines surplombant Bujumbura. Les affrontements ont fait huit morts (sept rebelles et un soldat). L'armée, composée à majorité de Tutsis, a fait décoller des hélicoptères de combat pour répliquer à l'attaque. Hier soir, malgré l'échange de coups de feu à l'est de la capitale burundaise, où se situe également l'aéroport international, un avion américain, venu le matin pour évacuer 31 étrangers, a pu décoller. Cependant, la Tanzanie lui ayant interdit le survol de son territoire en raison de «l'embargo» imposé par les pays voisins au régime burundais issu du putsch du 25 juillet, le Starlifter C-141 a dû passer par le Rwanda et l'Ouganda pour regagner la capitale kenyane, Nairobi.

Presque sept heures durant, l'avion américain était resté immobilisé sur le tarmac nourrissant des rumeurs selon lesquelles il était venu chercher l'ancien président Sylvestre Ntibantunganya, écarté le 25 juillet par l'armée et, depuis, réfugié à l'ambassade américaine. Apportant un démenti formel, l'ambassadeur américain Morris Hughes a précisé qu'il s'agissait non pas d'un vol d'évacuation, mais d'un vol «payant». Finalement, 31