L'armée burundaise, à majorité composée de Tutsis, poursuit depuis mercredi soir une vaste opération de ratissage contre la guérilla hutue dans les collines dominant Bujumbura. Hier matin, des tirs de mortiers et de mitrailleuses ont repris, d'abord à l'est, puis au nord de la capitale burundaise. Selon un bilan fourni par l'armée, les combats auraient fait 23 morts, trois soldats et 20 «rebelles». Un soldat blessé hier, Nestor Magendero, a indiqué que, sur la seule colline de Nyambuye, il y aurait des «milliers» de combattants hutus. Un porte-parole de l'armée a cependant formellement exclu que les partisans du Conseil pour la défense de la démocratie (CNDD), dirigé par Léonard Nyangoma, ait la capacité de «faire tomber» la capitale.
Sur le plan politique, l'appel de ralliement lancé mercredi par vingt-cinq députés hutus exilés en faveur du CNDD a donné lieu, hier, à un commentaire sur radio Bujumbura. Soupçonnant le parti du président hutu Ntibantunganya, écarté par l'armée le 25 juillet, de vouloir opter «pour le maquis, la guérilla et le terrorisme», la radio nationale a estimé que le médiateur de la crise burundaise, l'ex-président tanzanien Nyerere, serait «sans doute déçu de constater que les principaux interlocuteurs» qu'il voudrait convier à la table des négociations «étaient à la fois au pouvoir et au maquis». Le régime du major Buyoya ne veut ouvrir des pourparlers de paix avec la «rébellion» qu'à condition que celle-ci dépose au préalable les armes et «renonce