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Libération

Liberia: une ville ravagée par la faimUn premier convoi de vivres et médicaments est arrivé hier à Tubmanburg.

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publié le 10 septembre 1996 à 22h32

Des premiers secours (médicaments, haricots, huile et sucre) ont été

acheminés hier à Tubmanburg, une ville libérienne située à 65 km au nord-ouest de la capitale Monrovia où, samedi, une mission d'exploration humanitaire, la première depuis cinq mois, avait révélé «une situation apocalyptique». Selon Karin Michotte, la responsable sur place de l'ONG française Action contre la faim, «probablement 70%» des enfants y seraient «sévèrement mal nourris». Pour sa part, le représentant du Programme alimentaire mondial (PAM), Tarek Elguindi, évalue à «environ 4 000» le nombre des enfants nécessitant une aide d'urgence, dans une ville qui compterait entre 30 000 et 35 000 habitants. «Les os à vif... des oedèmes qui éclatent... des oedèmes chez les adultes également», rapporte Karin Machotte. «Les Nations unies parlent d'apocalypse. Si je crains d'utiliser des termes pareils, sans doute est-ce parce que je découvre qu'il peut toujours y avoir pire. Et, pourtant, des anciens de la Somalie décrivent la situation comme du jamais vu.»

Samedi, pour la première fois depuis que Tubmanburg, le fief de la faction du «général» Rossevelt Johnson, a été coupé de Monrovia, à la suite de combats en mars dernier entre cette faction et la Force ouest-africaine d'interposition, plusieurs ONG et des organismes des Nations unies sont parvenus sur place, après avoir franchi de nombreux barrages routiers montés par environ 150 combattants juvéniles, «entre 7 et 18 ans pour être large et... en bonne santé, v