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Interview

Madagascar: Zafy vise les urnesInterview du président destitué prêt , dit-il, à affronter Ratsiraka.

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publié le 10 septembre 1996 à 22h31

Une vague de contestation l'avait porté au pouvoir, en mars 1993, à

la tête d'une «révolution tranquille» qui mit fin aux dix-sept années de règne militaro-marxiste du capitaine Didier Ratsiraka. Jeudi dernier, confirmant un vote de censure du Parlement fin juillet, la Haute Cour constitutionnelle a destitué le président Albert Zafy, un chirurgien âgé de 69 ans. Interview bilan avec «l'homme au chapeau de paille», qui avait incarné l'espoir de démocratisation.

Acceptez-vous votre destitution pour «violation de la Constitution»?

Je respecte la loi, toujours et en toute circonstance. J'accepte donc le verdict de la Haute Cour, bien que la sanction soit disproportionnée par rapport aux faits qui me sont reprochés. Mais je me plie puisque je veux que tout le monde respecte la loi et, notamment, le délai légal pour l'organisation d'une nouvelle élection. Il faut qu'il y ait un scrutin présidentiel dans les soixante jours, comme le stipule l'article 47 de la Constitution. A défaut, je me prononcerai. Les gens ne vont pas accepter si la loi fondamentale, sur ce point, n'est pas respecté.

Vous serez à nouveau candidat?

Oui, je me présenterai.

Et c'est possible alors que vous venez d'être destitué à la suite d'une procédure dite d'empêchement?

Oui, parce que l'empêchement porte sur le mandat. Ce n'est pas un délit et je n'ai pas été destitué de mes droits civiques. D'ailleurs, je vous fais remarquer que mon prédécesseur, Didier Ratsiraka, bien que le sang fût versé du temps qu'il était prés