Buenos Aires
correspondance Symbole exécré de la répression sanglante sous la dictature militaire argentine (1976-1983), l'officier de marine Alfredo Astiz a été mis à la retraite anticipée le 1er septembre. Son maintien en activité dans la marine était devenu un écueil dans les relations franco-argentines, depuis sa condamnation à la réclusion à perpétuité par la justice française, par contumace en 1990, pour la séquestration et l'assassinat des religieuses Alice Domon et Léonie Duquet. Peu après la visite à Paris du président Carlos Menem en février, la marine, qui défendait la promotion d'Astiz au grade de capitaine de vaisseau, devait se résigner à le mettre en congé pour six mois.
Mars 1977. Au plus fort de la persécution d'opposants par la junte militaire, un jeune blond d'une vingtaine d'années se joint aux Mères de la place de Mai. Gustavo, qui se dit anxieux de retrouver son frère disparu, participera pendant plusieurs mois aux activités des Mères. Le 8 décembre, il s'éclipse d'une réunion de parents de disparus dans l'église de la Santa Cruz à Buenos Aires. A la nuit tombée, un groupe d'hommes embarquent dans des véhicules banalisés une douzaine de participants. Parmi eux, plusieurs Mères et la religieuse française Alice Domon. Sa compagne, Léonie Duquet, sera enlevée deux jours après à son domicile. Torturées dans l'Ecole de mécanique de la marine, un des pires centres de détention du régime, comme des milliers d'autres prisonniers politiques, on ne les reverra ja