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Libération

Le nationalisme nippon réveille la ChineDes Japonais ont investi lundi un archipel que se disputent les deux pays.

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publié le 11 septembre 1996 à 22h28

Pékin de notre correspondante

La montée d'une rhétorique nationaliste tant au Japon qu'en Chine est en train d'entraîner les deux voisins dans la plus sérieuse confrontation de ces dernières années. Le motif de la discorde est un archipel situé en mer de Chine orientale, que les Chinois appellent «Diaoyu» et les Japonais «Senkaku». La Chine a condamné hier l'incursion, la veille sur ces îles, d'un groupe de nationalistes japonais. Lundi, plusieurs membres de la Fédération de la jeunesse japonaise, un groupuscule nationaliste, ont accosté pour reconstruire un phare.

Indigné, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Shen Guofang, a estimé que le Japon était «incontestablement responsable» des activités de ses citoyens. Pékin a averti le gouvernement de Tokyo qu'il encourait une «dégradation sérieuse» des relations bilatérales si aucune action n'était entreprise pour mettre fin à ces «activités illégales et inutiles».

Les huit îles qui composent l'archipel se situent à environ 400 kilomètres au sud-ouest d'Okinawa et 175 kilomètres au nord-est de Taiwan. L'archipel a été cédé au Japon, à la suite de la guerre sino-japonaise de 1895. Pendant la Seconde Guerre mondiale, les Américains ont chapeauté l'administration des îlots, mais les ont remis au Japon à l'issue de la guerre. Personne ne se préoccupait réellement de ces îles avant que des réserves importantes de gaz et de pétrole soient découvertes au début des années 70. En 1972, la Chine et le Japon se sont entendus