Les chancelleries occidentales le soignent au téléphone, les
opposants zaïrois lui envoient leurs meilleurs «féticheurs». Si les mages d'Afrique ne sont guère autorisés à approcher le maréchal Mobutu, en convalescence «plus difficile que prévue» à Lausanne où il a été opéré d'un cancer à la prostate le 22 août, l'homme fort du Zaïre s'entretient fréquemment au téléphone avec «les quatre Jacques»: le président Chirac, le garde des Sceaux Jacques Toubon, le ministre de la Coopération Jacques Godfrain et, pratiquement tous les jours, avec Jacques Foccart, l'octogénaire «Monsieur Afrique» du gaullisme et père putatif de tous les réseaux franco-africains. Demain, un missi dominici de la République devra rendre visite au maréchal à l'hôtel Beau Rivage. «Mobutu va mal et, du coup, dans toutes les capitales occidentales on craint l'implosion du Zaïre», explique une source française.
Si les urologues du Centre hospitalier universitaire vaudois (CHUV) se retranchent derrière le secret médical, l'entourage du marchéal-président révèle que celui-ci aurait appris, voici sept mois, qu'il souffrait d'une «anomalie» à la prostate. Depuis, pour se préparer à l'opération, Mobutu a très fortement maigri, au point qu'il est apparu à un émissaire français l'ayant rencontré début juillet à Faro, au Portugal, comme «flottant dans ses vêtements». Après un passage dans sa propriété au cap Martin, sur la Côte d'Azur, où il aurait installé une grande partie de sa famille, le maréchal s'est rendu le 15 a