Vitez envoyé spécial.
Ce n'est pas offusquer l'équipe de football de Vitez (croate, bien sûr) de dire que jamais son stade n'a vécu effervescence telle que celle de mardi, jour de meeting électoral. Toutefois, footballeurs et familiers des tribunes du dimanche ne se sentaient pas dépaysés. Le damier rouge et blanc des maillots des uns, des écharpes des autres, se retrouvait sur tous les fanions et oriflammes de la foule. Mardi était un grand spectacle croate. D'ailleurs, pas une fois, au cours de quatre heures de discours, harangues, chansons qui se sont déroulés sur la scène, le mot bosniaque n'a été prononcé au micro, pas plus que celui de Sarajevo, la capitale. Mardi était jour de kermesse du HDZ, le parti nationaliste croate.
Dès la fin de matinée, les cours d'immeubles et rues sont envahies de voitures, immatriculées à Travnik, Bugogno, Donji Vakuf, Jajce: autant de noms d'une région ravagée par la guerre entre Croates et Musulmans en 1993-94. A midi, les écoles et collèges ont fermé leurs grilles, ainsi que la poste, la mairie, et les supérettes. Sur le parvis du collège Numéro-Un, Lucia, Ana, Lidja, 12 ans, attendent avec leurs classes les autobus, avec, en mains, des fanions du HDZ. «C'est Slaviça qui nous les a offerts, c'est elle qui nous a invités», explique Lucia. Slaviça Josipovic, est la leader de la section du parti HDZ à Vitez. Qu'attendent-elles de ce meeting de grandes personnes? «D'abord la fête de notre parti. Et la la musique», répond Lidja. «Il y aura M