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ZOOM - PENDANT QUATRE JOURS, PORTRAIT D'UNE SOCIETE EN CRISE (3)Horreur et micmac à Grâce-Hollogne Melissa et Julie habitaient la ville minière belge éclaboussée par l'affaire Cools.

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publié le 16 septembre 1996 à 11h00

Grâce-Hollogne envoyée spéciale

C'est une ville d'ouvriers, mais d'ouvriers qui ont du travail, des maisons avec une balançoire dans le jardin et des casseroles de cuivre alignées par ordre décroissant au-dessus de la cuisinière. Dans cette ancienne région minière, Grâce-Hollogne est de ces communes sur les hauteurs de Liège qui «s'en tirent encore un peu bien», selon son bourgmestre. Les 22.000 habitants de Grâce-Hollogne aimeraient que la description en reste là. Mais, depuis un mois, leur commune se retrouve aux confluents des deux affaires qui bouleversent actuellement la Belgique. Là furent enlevées Julie et Melissa, 8 ans, dont les corps ont été retrouvés à la mi-août dans le jardin de Marc Dutroux, soupçonné de meurtres et de trafic d'au moins six enfants et jeunes filles. Deux semaines plus tard, c'est à Grâce-Hollogne encore que fut arrêté l'ancien bourgmestre de la ville, Alain Van der Biest, commanditaire présumé de l'exécution de son ancien mentor, l'ex-ministre socialiste André Cools.

Entre ces deux dossiers rien ne permet jusqu'à présent d'établir un lien autre que géographique. Un hasard statistique, dit-on, le résultat d'une chance ­ ou plutôt d'une malchance ­ sur 589, le nombre de communes du pays.

Tout le monde à Grâce-Hollogne reconnaît volontiers que la commune doit beaucoup de son aisance matérielle à Alain Van der Biest, 56 ans dont dix-huit comme bourgmestre. Fils d'un chaudronnier et d'une femme de ménage, «on n'était pas une famille pauvre. Juste gênée