Libreville envoyé spécial
Au pouvoir depuis 1965, président d'un pays pétrolier qui exporte dix-huit millions de tonnes de brut par an, «ami» de Jacques Chirac et familier de toute la classe dirigeante à Paris, Omar Bongo est au coeur du monde franco-africain. «Ça me fait beaucoup rire de découvrir dans la presse l'appartement à Londres de celui-ci, le compte à Genève de celui-là», dit-il en parlant du feuilleton judiciaire Elf. Le président gabonais, qui connaît tous les protagonistes de l'affaire, s'en explique, pour la première fois dans un entretien accordé à Libération.
Après la visite de Jacques Chirac au mois de juillet, vous vous êtes publiquement plaint d'une remise de dette qui n'aurait pas été suffisante. Qu'en est-il?
C'est vrai que j'ai rouspété, mais on m'a donné des explications. On avait annoncé une remise de dette de 400 millions de francs. C'est seulement après, par lettre, que j'ai appris qu'il y avait une remise supplémentaire d'un peu plus de 440 millions. Cela fait donc, au total, 840 millions. J'en félicite la France qui fait beaucoup pour le Gabon.
En définitive, entre Paris et Libreville, qui finance qui? La France annule vos dettes, vous donne 80% de l'aide publique au développement, mais fournit la moitié de vos importations, et quand vous intervenez à sa demande comme récemment en Centrafrique , vous le faites avec votre argent, en l'occurrence 10 millions de francs.
Mais nous sommes à égalité! Pompidou me disait que la coopération est un cercle vic