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Libération

Juan Carlos prié de se mêler de ses affaires.Les critiques du leader communiste mettent fin à un consensus de vingt ans.

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publié le 19 septembre 1996 à 10h48

Madrid de notre correspondant

La monarchie espagnole a aussi ses maux de tête, qui ne sont pas dus aux galipettes de ses rejetons. Juan Carlos Ier fait l'objet d'une attaque politique en règle, la plus dure en vingt ans de règne. Le leader communiste Julio Anguita multiplie ces derniers jours les déclarations tonitruantes contre le régime de monarchie parlementaire issu de la transition démocratique, à la mort du dictateur Franco, en 1975. Le «Calife rouge», comme les Espagnols surnomment l'ancien maire de Cordoue, menace de rompre le consensus politique qui existe autour du système en vigueur et de dépoussiérer le drapeau républicain. «Le roi dépasse les bornes, il ferait mieux de se taire!»: venant du leader de la troisième force politique du pays, Izquierda Unida (IU, Gauche unie, 10,5% aux dernières élections) ­ regroupée autour du PCE, dont il est aussi le secrétaire général ­, l'injonction a fait l'effet d'une bombe dans ce pays où le roi est généralement considéré comme un symbole de la réconciliation de l'après-dictature. Julio Anguita accuse notamment Juan Carlos d'avoir pris position dans des débats politiques, outrepassant son rôle constitutionnel de chef de l'Etat neutre, sinon muet. Selon Anguita, le monarque aurait défendu l'intégration totale de l'Espagne dans l'Otan (elle ne fait pas encore partie du commandement militaire intégré) ou les objectifs de Maastricht, deux sujets d'actualité contre lesquels les communistes font cavalier seul.

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