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Libération

La vie d'enfer du suspect Richard Jewell

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Soupçonné d'être l'auteur de l'attentat des JO, il est traité par la presse comme un coupable.
publié le 21 septembre 1996 à 10h42

L'avocat Wayne Grant, à sa manière, aime les journalistes. En tout cas, depuis qu'il a rejoint la petite équipe de juristes d'Atlanta engagés par Richard Jewell ­ le vigile de 33 ans , présenté dès juillet comme le «seul suspect» dans l'attentat des Jeux olympiques ­ il a pris goût à leur compagnie. «Vous avez un exemplaire de votre publication?», demande-t-il d'un ton enjoué avant d'expliquer qu'il est en train de constituer une base de données, prélude à une offensive judiciaire de «grande envergure». «Nous commencerons par le journal local, l'Atlanta Constitution Journal, puis nous élargirons le cercle aux autres organes de presse, aux Etats-Unis mais aussi, pourquoi pas, à l'étranger, qui se sont contentés de suivre et ont dressé de Richard Jewell un portrait injuste qui a transformé sa vie en enfer.»

Enfermé dans le petit appartement qu'il partage avec sa maman et leurs deux chiens dans une résidence modeste au nord-est d'Atlanta, Richard Jewell refuse toujours de répondre aux questions de la presse. En face, sur le parking, des agents du FBI sont postés en permanence et suivent chacun de ses déplacements. A tel point que, l'autre semaine, sa maman a lancé un appel à Bill Clinton pour qu'il «mette fin à ce cauchemar».Coupable ou innocent, le FBI ne s'est pas encore prononcé. Hier, en outre, le département de la Justice a précisé qu'il existait d'«autres suspects» dans l'affaire d'Atlanta, sans vouloir les nommer.

«Profil type». Richard Jewell, lui, a vu s