Même si Boris Eltsine n'avait pas 65 ans, s'il n'était pas
alcoolique, s'il n'était pas en si mauvaise condition physique et s'il n'était pas chef d'Etat, l'opération du coeur qu'il doit subir (un triple pontage des artères coronaires) ne serait pas un geste anodin. Mais Eltsine cumule les handicaps physiques et l'issue de l'intervention est, selon les spécialistes, des plus incertaines d'autant qu'elle a été considérablement retardée, pour des raisons plus politiques que médicales.
Insuffisance coronaire.
Les symptômes dont souffre, depuis des mois, le dirigeant russe sont d'abord ceux d'une insuffisance coronaire. Le coeur est irrigué par trois artères coronaires et leur mauvais fonctionnement se traduit, au mieux par des angines de poitrine, au pire par l'infarctus du myocarde. On a eu la confirmation, ce week-end, que Boris Elstine a été victime d'une attaque cardiaque entre les deux tours de l'élection présidentielle. Et ce n'était manifestement pas la première. Il est, aujourd'hui, quasiment certain que son tissu cardiaque est très altéré par l'insuffisance coronaire, ce qui constitue un facteur négatif supplémentaire pour l'intervention.
Cette atteinte des coronaires serait par ailleurs associée à un rétrécissement de l'aorte, cet énorme vaisseau qui part du coeur pour irriguer les organes thoraciques et abdominaux. Pour parvenir à éjecter le sang à travers l'orifice rétréci, le coeur est obligé de fournir un travail considérable qui engendre à la longue une insuffisance