New York de notre correspondant
«Y a-t-il une chance que le 1er janvier 1997, Boutros Boutros-Ghali soit encore secrétaire général des Nations unies?» «Non, aucune. Il ne le sera plus. Nous opposerons notre veto à sa réélection.» A l'heure où s'ouvre aujourd'hui le débat annuel de l'Assemblée générale de l'ONU et depuis juillet, Madeleine Albright, l'ambassadeur des Etats-Unis aux Nations unies ne manque jamais une occasion de rappeler l'intransigeance de la position américaine à l'égard du diplomate égyptien dont le mandat de cinq ans expire le 31 décembre. En pleine campagne américaine, alors que Bob Dole a fait de Boutros-Ghali sa bête noire, elle sait bien sûr qu'elle sert ainsi les intérêts de Bill Clinton. Mais si beaucoup continuent de croire qu'une fois passée l'élection américaine un Bill Clinton réélu pourrait se montrer plus accommodant, elle assure qu'ils ont tort. «Ceux qui croient que cette question est liée à l'élection présidentielle se trompent», a-t-elle affirmé aux sceptiques, lors d'un point de presse la semaine dernière. Pour elle, l'affaire est entendue: Boutros-Ghali doit céder la place. Son argument favori: pour mener à bien la «réforme» des Nations unies, coûteux monstre bureaucratique, il ne faut ni un grand diplomate ou un chef d'Etat mais un patron obsédé par la refonte de l'organisation. Premier secrétaire général de l'après-guerre froide, la tâche de Boutros-Ghali a d'abord consisté à tenter de définir la place nouvelle de l'ONU, notamment dans