Pékin, de notre correspondante
Les dirigeants chinois affichent rarement leurs divergences de vues en public. Lorsque tel est le cas, ces déclarations sont souvent allusives, mais personne ne s'y trompe: elles indiquent qu'un bras de fer est en train de se jouer derrière le rideau de la scène politique. Et depuis le début du mois de septembre, les membres de l'équipe collégiale du bureau politique du Parti communiste laissent filtrer leur désaccord.
Alors que le président de la République Jiang Zemin, 70 ans, n'a de cesse de plaider pour le maintien de la «stabilité» et une «progression douce des réformes économiques, sociales et politiques», le numéro trois du régime, l'actuel président de l'Assemblée Qiao Shi, a parlé dans le quotidien financier allemand Handelsblatt de la nécessité de passer de la réforme économique à la réforme politique pour «institutionnaliser la démocratie et l'ancrer dans la loi». «Nous devons être sûrs que le système et les lois ne changeront pas à cause d'un changement de direction ou à cause des opinions et intérêts changeants des personnalités dirigeantes», a ajouté Qiao Shi.
Le 16 septembre, à l'occasion de la cérémonie inaugurale de la 96e conférence internationale des parlementaires, Jiang Zemin et Qiao Shi ont confirmé leurs divergences. Qiao Shi a souligné que la tâche fondamentale de l'Assemblée consistait à «renforcer la construction démocratique et juridique (...) pour promouvoir la constitution d'un état de droit socialiste et assurer la pr