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Libération

Godfrain prend le Paris-Bamako. Le ministre français au Mali sur fond d'affaire des sans-papiers.

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publié le 24 septembre 1996 à 10h32

Kayes envoyée spéciale

Jacques Godfrain a de la chance, ce fut un beau défilé, comme il n'y en avait pas eu depuis huit ans. La célébration, dimanche, du 36e anniversaire de l'indépendance du Mali, avec ses motards cascadeurs, ses gardes nomades enturbannés, ses camions militaires et ses pompiers, avait tout pour raviver la fierté nationale. Pour quelques heures, les Maliens ont peut-être pensé à autre chose qu'aux hausses de prix, aux compressions de postes dans la fonction publique, aux avions qui, presque chaque jour, atterrissent à Bamako avec leur lot d'expulsés de France.

Hier soir, ce sont le ministre de la Coopération, Jacques Godfrain, et le secrétaire d'Etat à l'Action humanitaire d'urgence, Xavier Emmanuelli, qui sont descendus de l'avion d'Air France. Ni le climat général du pays, genre rentrée sociale, ni le dernier épisode des relations franco-maliennes, l'affaire des sans-papiers, n'en font un événement festif, et, pour tout dire, un événement. Les responsables français ne sont d'ailleurs restés que quelques heures dans la capitale , avant de s'envoler ce matin vers la région de Kayes, d'où sont issus la majorité des Maliens de France. Et repartiront pour Paris le soir après avoir dîné avec le président Konaré.

Un voyage éclair, donc. Peut-être cela valait-il mieux. Sans que l'on puisse parler d'un violent sentiment antifrançais, les images télévisées de l'assaut donné à l'église Saint-Bernard ont ici beaucoup choqué. Chose rare au Mali, des voix se sont élevées