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Libération

Ménage préélectoral au CongoEn vue de l'élection de 1997, Lissouba a enfermé un proche de l'ex-président Sassou N'Guesso.

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publié le 24 septembre 1996 à 10h35

Brazzaville, envoyé spécial

Pour un homme accusé d'avoir siphonné le système bancaire de son pays, il faut reconnaître que sa propriété est judicieusement entourée. Avenue Foch, en plein centre de la capitale congolaise, l'immense «concession» de Pierre Otto M'Bongo (plusieurs villas, une piscine, un hôtel de luxe, un jardin où s'égosillent des paons...) avoisine la Caisse d'amortissement, la direction du Crédit du ministère des Finances et la Banque nationale de développement.

De fait, en crédits jamais remboursés, le maître de céans doit à la seule Banque internationale du Congo (BIDC) plus de 100 millions de francs. C'est que, du temps de l'ancien régime monopartiste du colonel Sassou N'Guesso, Pierre Otto M'Bongo était «l'homme d'affaires du président». A ce titre, l'heureux emprunteur n'avait de comptes à rendre à personne. Ce qui vient de changer, quatre ans après l'alternance au pouvoir et dix mois avant l'élection présidentielle, à laquelle l'ancien chef de l'Etat voudra se présenter. Arrêté au petit matin par une cinquantaine de soldats ayant bouclé tout le quartier, Pierre Otto M'Bongo est depuis une semaine détenu au secret et le restera, «le temps de passer aux aveux».

Fausse monnaie. L'actuel président, Pascal Lissouba, démocratiquement élu en août 1993, n'a pas d'états d'âme en le reconnaissant. «Oui, il est détenu au secret et il faut qu'il dise d'abord toute la vérité», explique-t-il à Libération, tout en assurant que Pierre Otto M'Bongo «est vivant et sortira