Caracas de notre correspondant
Il y a trois ans, on le disait fini, «sans avenir pour la politique». Mais aujourd'hui, après sa libération, Carlos Andres Perez, l'ancien président social-démocrate vénézuelien, condamné à vingt-six mois de prison pour corruption, parle de son «retour en grâce». Vendredi, Perez a lancé sa «longue marche» de retour en politique dans son état natal du Tachira, au sud ouest de Caracas. Monté sur un cheval blanc comme le fit Simon Bolivar, père de l'Indépendance au siècle dernier, Perez, à la tête de 200 cavaliers et salué par des dizaines de milliers de personnes, a fait une entrée conquérante dans la ville de San Cristobal, dénonçant la «persécution politique injuste» dont il avait été victime, et promettant «d'aider le Venezuela à sortir de la crise de récession et de faim».
Pour Carlos Andres Perez, dit CAP, c'est presque une résurrection. Destitué fin 1993, pour avoir utilisé 17 millions de dollars des fonds secrets de l'Etat à des fins jugées illégales (l'argent avait été envoyé à la Présidente Violeta Chamorro pour financer la police du Nicaragua), il avait été ensuite jugé par la Cour suprême de justice, purgeant sa peine dans sa maison, du fait de son âge (73 ans). Fait rarissime en Amérique latine, Perez avait affronté la justice, au lieu de fuir à l'étranger comme il aurait pu aisément le faire. Et de cela, il recueille aujourd'hui les fruits.
Les Vénézuéliens qui l'avaient conspué, éprouvent pour lui, trois ans après, un retour de passi