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Libération

José Maria Aznar force la décentralisation espagnole. Une part plus large de l'impôt sur le revenu sera désormais allouée aux communautés autonomes.

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publié le 25 septembre 1996 à 10h31

Madrid de notre correspondant

L'Espagne est en marche vers le fédéralisme, non sans frictions. Le gouvernement du Parti populaire (PP) de José Maria Aznar a bouclé lundi soir un nouveau modèle de financement des communautés autonomes qui composent le pays. Elles disposeront directement de 30% de l'impôt sur le revenu de leurs habitants contre 15% auparavant. Mais surtout, c'est la principale révolution, elles pourront désormais légiférer sur ces 30%, les moduler à la hausse ou à la baisse, et appliquer leurs propres déductions fiscales. Ce bond en avant dans l'autonomie financière des régions, qui ébranle la tradition de solidarité territoriale, n'est qu'une étape. Dans cinq ans, cet accord sera révisé, probablement à la hausse au vu des tendances actuelles.

«Avec ce nouveau modèle, l'Espagne écarte d'éventuelles tentations à la Umberto Bossi», se félicite Mariano Rajoy, le ministre des Administrations publiques, en allusion au leader de la Ligue du Nord italienne qui a fait de l'argument fiscal le coeur de son agitation séparatiste. Dans l'immédiat, il s'agissait surtout pour le PP de tenir les promesses faites à ses encombrants mais indispensables alliés parlementaires, les nationalistes catalans de Convergencia i Unio (CiU). La réforme était la condition sine qua non de l'appui des seize députés de CiU à l'investiture de José Maria Aznar, en mai dernier. Le nouveau chef du gouvernement a dû avaler la couleuvre et gommer les tendances centralisatrices inscrites dans les gèn