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Libération

La tournée en brousse du ministre de la Coopération. Tams-tams et train d'enfer pour Godfrain.

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publié le 25 septembre 1996 à 10h31

Kayes envoyée spéciale

La dernière fois qu'on a vu le ministre de la Coopération, il marchait au pas de course entre la rive du fleuve Sénégal et un champ de maïs. Raison de ce passage: un projet d'irrigation dans un village soninke, Soboukou. Les habitants avaient préparé de la viande grillée, les tams-tams faisaient danser les femmes. Bref, c'était la fête pour accueillir Jacques Godfrain, le ministre de la France où vivent actuellement plus d'une centaine d'hommes du village. Et c'est vrai que la visite, proposée par le ministre malien de la Santé, valait le coup. Après avoir fait 80 kilomètres de piste au milieu d'une végétation aussi pauvre que les maisons de terre, Soboukou, avec ses champs, sa bananeraie, son dispensaire et sa petite mosquée, le tout payé par l'argent des émigrés, est un havre de tranquilité.

Puis le ministre disparut, happé par un emploi du temps trop serré. Il avait néanmoins eu le temps d'écouter, dans un premier village, Samé, l'apostrophe tout en finesse du représentant local des émigrés. Alassane Gueye a rappelé en quelques phrases bien senties que l'amitié franco-malienne n'allait pas sans «respect de la dignité humaine». Discours martelé par des applaudissements et des roulements de tambour. «Oui à la France, oui dans la dignité, oui sans violence», ont conclu un groupe de jeunes scouts. Profil bas, Jacques Godfrain a répondu en rappelant le passé glorieux de Kayes du temps de l'empire du Ghana puis du Sud-Soudan et insisté sur l'importance d