La France estime que «le temps est venu de mettre en oeuvre la
résolution 986 de l'ONU sur l'Irak». L'application de cette résolution, qui prévoit la reprise limitée des exportations irakiennes de pétrole en échange de l'importation de denrées alimentaires et médicales destinées à l'aide humanitaire, avait été reportée par les événements récents au Kurdistan irakien. Le ministre français des Affaires étrangères, Hervé de Charette, a profité de sa visite à l'ONU pour expliquer la position de Paris: la situation ne justifie plus les délais qui avaient conduit Boutros-Ghali à retarder au début du mois la mise en place de l'accord conclu entre l'Irak et l'ONU.
«La situation est moins tendue. Nous avons fait beaucoup d'efforts avec d'autres, notamment les Russes, pour calmer le jeu. Les obstacles techniques et juridiques ont été franchis, maintenant il faut franchir le dernier pas, estime le ministre français. C'est la responsabilité du secrétaire général», a-t-il dit, prenant ainsi ses distances, une nouvelle fois, avec les Etats-Unis. Les discussions se poursuivent à New York au comité des sanctions. Les diplomates français redoutent qu'elles soient pour les Américains l'occasion d d'introduire de nouvelles limitations au dispositif. Dans son discours à l'ONU, hier, Hervé de Charette a d'ailleurs évoqué, sans toutefois citer l'Irak, les limites du recours aux sanctions. Selon lui, elles doivent «être utilisées avec prudence et mesure, obéir à des critères précis, et être limitées