Helmut Kohl a jeté hier un beau pavé dans la mare des négociations
sur la réforme des institutions européennes, en évoquant pour la première fois la possibilité de rouvrir un nouveau cycle de pourparlers si l'actuelle Conférence intergouvernementale (CIG) ne parvient pas à une réforme suffisante du traité de Maastricht. «Si tous les problèmes ne sont pas résolus avec Maastricht II, alors il y aura un Maastricht III», a déclaré le chancelier, lors d'une conférence de presse à Dublin. Arrivé dans la capitale irlandaise pour préparer le sommet qui y réunira samedi les quinze chefs d'Etat et de gouvernement, Helmut Kohl a en outre prévenu, en choeur avec le Premier ministre irlandais John Bruton, qu'il n'y avait ni décision ni texte commun à attendre de ce Conseil informel.
La porte laissée ouverte par Helmut Kohl à un possible échec de la CIG, si elle accouchait de réformes insuffisantes au regard du défi de l'élargissement de l'UE, tranche avec le volontarisme affiché hier à Paris par les ministres des Affaires étrangères français et allemand. Réunis pour leur traditionnel séminaire, Hervé de Charette et Klaus Kinkel ont au contraire affirmé vouloir mettre «le booster franco-allemand pour accélérer le processus de la négociation», après des mois de surplace. «Il est impératif de réussir, a estimé de Charette, et de donner un coup d'accélérateur, car la question du calendrier est centrale»: les deux ministres veulent que la CIG débouche sur un succès à la date prévue de juin 19