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Libération

L'Espagne malade de ses espions trop médiatisés. Suite à la défection du n$ o 2 du Cesid, les missions des services secrets s'étalent dans les journaux.

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publié le 3 octobre 1996 à 0h37

Madrid de notre correspondant

Les services «secrets» espagnols ne le sont plus. Les missions des barbouzes d'outre-Pyrénées s'affichent en première page des quotidiens, défiant les règles du genre. Presque chaque matin, les Espagnols petit-déjeunent avec force détails sur les opérations secrètes du Cesid, le Centre d'études supérieures de la défense, le contre-espionnage militaire. Certes, ces nouvelles ne sont pas d'une première fraîcheur. La plupart remontent aux années 80. Mais l'étalage du linge sale de l'Etat ne fait pas bon effet, notamment auprès des services homologues alliés, avec lesquels l'information est censée s'échanger. «Tous ces scandales sur des actions présumées du Cesid, s'insurge ainsi Pedro Moya, porte-parole socialiste de la commission parlementaire sur la défense, portent atteinte à son image et à sa crédibilité vis-à-vis des services étrangers.»

Sacro-sainte sécurité. Le ministre de la Défense, Eduardo Serra, a reconnu que des services «amis», inquiets de la tournure des événements, avaient récemment «retenu de l'information extrêmement importante pour l'Espagne». C'était au printemps, quand la justice, pour instruire divers scandales parus dans la presse, a réclamé au gouvernement certains documents originaux du Cesid. Le gouvernement a refusé tout net. Ce qui, selon le ministre, aurait rassuré les alliés, l'échange d'informations reprenant son cours normal. Les originaux sont donc sous bonne garde ­ quitte à ce que l'Etat se moque de la justice, au no