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Les Américains doublent la France en Afrique«Libération» révèle que Washington monte en solo une force panafricaine d'interposition.

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publié le 4 octobre 1996 à 23h29

La France, dont la coopération militaire avec l'Afrique se chiffre à

quelque 800 millions de francs par an et qui maintient près de 9 000 de ses soldats «prépositionnés» sur le continent, vient de se faire damer le pion par les Etats-Unis pour la constitution d'une force africaine d'interposition. A l'approche de l'élection présidentielle du mois de novembre, les yeux rivés sur le Burundi et le Liberia où, en cas de nouvelles dérives, son administration pourrait être accusée d'inaction, Bill Clinton a en effet décidé d'équiper «jusqu'à 10 000» soldats africains, originaires de divers pays triés sur le volet par Washington et qui, selon le projet américain concurrentiel d'une initiative française sinon européenne, devraient servir aux Nations unies de future armée de paix au sud du Sahara. Selon nos informations, une dernière tentative de coordination avec Paris a tourné court il y a dix jours, lorsqu'un émissaire américain a été reçu à l'Elysée par Michel Dupuch, le conseiller du président Jacques Chirac pour les affaires africaines. A cette occasion, la France a réitéré son refus de prêter son concours à une force d'interposition au Burundi. Il y a trois mois, lors d'un échange de points de vue plus général à Washington, les représentants français avaient déjà refusé de s'engager dans le projet américain.

Conditions. Ce dernier, dans ses grandes lignes, a été dévoilé le week-end dernier par le Washington Post. Citant des «officiels de haut rang», le quotidien américain a révé