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Interview

Barnier: «L'Europe doit être autre chose qu'un super-marché»Pour le ministre délégué aux Affaires européennes, l'Union politique est une priorité.

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publié le 5 octobre 1996 à 0h37

Partagez-vous le sentiment que ces grands travaux de réforme de

l'architecture européenne vont accoucher d'une souris?

MICHEL BARNIER. Jacques Chirac l'a dit il y a quelques jours en Pologne: l'approfondissement de l'UE est un préalable nécessaire à son élargissement. La France ne se contentera pas du plus petit dénominateur commun, à la fin de la Conférence intergouvernementale (CIG) en juin 1997 à Amsterdam.

La France et l'Allemagne ayant mis de côté le débat idéologique sur le fédéralisme, n'est-on pas voué à une réforme minimaliste?

Nous avons renoncé à cette querelle théologique, car, pour nous, la construction européenne ne ressemble à nulle autre dans le monde et doit garder son originalité. Sans doute y aura-t-il au XXIe siècle d'autres adaptations institutionnelles, mais jamais plus dans l'histoire de l'UE on ne retrouvera une telle occasion que cet élargissement. C'est le moment où jamais de décider des changements institutionnels qui seront valables pour très longtemps. Voilà l'ambition collective que doivent réaffirmer les chefs d'Etat lors de ce sommet à Dublin et du prochain, en décembre, qui sera plus décisionnel.

A quel niveau la France place-t-elle son ambition?

Il s'agit de donner une dimension politique à l'Union européenne, au-delà de sa dimension économique et financière. L'Europe doit être autre chose qu'un super-marché. Construisons progressivement une puissance politique européenne qui ne se résume pas au Marché unique et à la monnaie unique. C'est aussi u