Charles Millon plaide pour le changement dans la continuité du
dispositif militaire français en Afrique, fort de quelque 8 000 soldats «prépositionnés» sur le continent. Arrivé samedi à N'Djamena, le ministre de la Défense a déclaré: «Je suis venu confirmer au président Déby, au nom du président Chirac, que les forces françaises qui sont aujourd'hui prépositionnées au Tchad seront maintenues. Il n'y aura pas de remise en cause de la capacité opérationnelle de ces forces.» Cependant, leur mission, leur composition et leurs conditions de séjour changeront considérablement pour s'adapter à la fois au nouveau rôle militaire de la France en Afrique et, surtout, aux exigences de la professionnalisation de sa future armée.
Peu avant l'arrivée du ministre au Tchad, une source française sur place a précisé qu'en absence de menaces libyennes, qui étaient à l'origine de la mise en place du dispositif «Epervier» en 1986, le maintien de quelque 800 hommes à N'Djamena, d'un coût annuel de 50 millions de francs, allait subir des modifications importantes. Dans les mois à venir, «Epervier» serait transformé en une «petite structure permanente de commandement et de soutien, complétée par des unités tournantes venant de la métropole pour une durée de quatre à six mois». D'une logique opérationnelle on passerait ainsi à celle d'une tête de pont chargée de s'assurer du contrôle de l'aéroport en attendant l'arrivée de renforts, comme c'est déjà le cas à Abidjan et à Libreville, capitales de la Cô