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Libération

Une campagne électorale qui se joue à coups de spots télé

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C'est la plus coûteuse de l'histoire américaine.
publié le 8 octobre 1996 à 23h01

En clôturant son intervention lors du débat télévisé, Bob Dole a conseillé aux téléspectateurs de consulter sa page Web sur l'Internet. Le clin d'oeil avait pour but de montrer que, malgré son âge, le candidat républicain n'est pas en retard sur Bill Clinton en matière de technologies nouvelles. La multiplication des sites politiques sur le Web (dont plusieurs «retransmettaient» le débat en direct) ne doit pourtant pas faire oublier une réalité plus concrète: en 1996, comme lors des campagnes précédentes, pour les candidats à la présidentielle américaine, c'est à la télévision et pas ailleurs que se livre la bataille.

Les sommes investies en publicités télévisées devraient, cette année, atteindre de nouveaux sommets et faire de cette campagne la plus coûteuse de l'histoire électorale américaine: les partis démocrate et républicain pourraient ainsi dépenser 150 millions de dollars en pub pour leurs candidats, sans compter les spots financés par d'autres, comme la confédération syndicale AFL-CIO qui a débloqué un budget de 35 millions de dollars pour des pubs pour Clinton et les démocrates. Face à ce jeu qui gagne quotidiennement en précision et en technicité, le rôle des journalistes de télévision est délicat. Comment couvrir une campagne où il s'agit plus de marteler un message conçu en fonction de règles de marketing que de tenter de répondre à des questions soulevées par les électeurs? «L'impression générale est que l'objet du journalisme est le divertissement et le spectac