Bangkok de notre correspondant
La guérilla de Pol Pot a connu hier de nouvelles défections massives. Des centaines de Khmers rouges, appartenant à cinq divisions basées dans la région de Samlot, se sont ralliés au gouvernement, tandis que d'autres les plus nombreux ont rejoint la faction khmère rouge dissidente dirigée par Ieng Sary, l'ancien numéro 2 du mouvement, ont indiqué des sources officielles à Phnom Penh. Ieng Sary a fait sécession en juillet, entraînant derrière lui jusqu'à ce jour neuf divisions khmères rouges, soit entre 3 000 et 4 000 hommes. Depuis, les dissidents sont parvenus à un accord de cessez-le-feu avec le gouvernement de Phnom Penh, sans toutefois s'être ralliés au camp gouvernemental. Le régime de Phnom Penh a également amnistié Ieng Sary, l'un des dirigeants historiques khmers rouges, et à ce titre responsable, tout comme Pol Pot, du génocide cambodgien (un à deux millions de victimes entre 1975 et 1979).
Ce sont les partisans de Ieng Sary qui, seuls, ont capturé vendredi Samlot, le dernier bastion des polpotistes dans le nord-ouest du Cambodge. Tous les polpotistes se sont repliés à Along Veng, au nord du Cambodge, où se trouverait également leur chef Pol Pot. Les dissidents étendent donc leur influence dans l'ouest et le nord-ouest tout en transformant les districts qu'ils contrôlent en zone autonome. «Pour l'instant, il n'y a pas de ralliement, il y a une rébellion interne contre la direction dirigée par Pol Pot», note Christophe Peschoux, auteu