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Libération

Défections chez les Khmers rouges. Les dissidents de l'ex-n$o2 Ieng Sary ont créé une «zone autonome» au Cambodge.

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publié le 9 octobre 1996 à 23h16

Bangkok de notre correspondant

La guérilla de Pol Pot a connu hier de nouvelles défections massives. Des centaines de Khmers rouges, appartenant à cinq divisions basées dans la région de Samlot, se sont ralliés au gouvernement, tandis que d'autres ­ les plus nombreux ­ ont rejoint la faction khmère rouge dissidente dirigée par Ieng Sary, l'ancien numéro 2 du mouvement, ont indiqué des sources officielles à Phnom Penh. Ieng Sary a fait sécession en juillet, entraînant derrière lui jusqu'à ce jour neuf divisions khmères rouges, soit entre 3 000 et 4 000 hommes. Depuis, les dissidents sont parvenus à un accord de cessez-le-feu avec le gouvernement de Phnom Penh, sans toutefois s'être ralliés au camp gouvernemental. Le régime de Phnom Penh a également amnistié Ieng Sary, l'un des dirigeants historiques khmers rouges, et à ce titre responsable, tout comme Pol Pot, du génocide cambodgien (un à deux millions de victimes entre 1975 et 1979).

Ce sont les partisans de Ieng Sary qui, seuls, ont capturé vendredi Samlot, le dernier bastion des polpotistes dans le nord-ouest du Cambodge. Tous les polpotistes se sont repliés à Along Veng, au nord du Cambodge, où se trouverait également leur chef Pol Pot. Les dissidents étendent donc leur influence dans l'ouest et le nord-ouest tout en transformant les districts qu'ils contrôlent en zone autonome. «Pour l'instant, il n'y a pas de ralliement, il y a une rébellion interne contre la direction dirigée par Pol Pot», note Christophe Peschoux, auteu