La démocratie en Afrique, la pacification du continent par les
Africains eux-mêmes, notamment dans la région des Grands Lacs, la succession ouverte de Boutros Boutros-Ghali à la tête des Nations unies et, last but not least, la mobilisation de l'électorat noir américain sensible au sort de l'Afrique en faveur de Bill Clinton sont les leitmotive du périple au sud du Sahara de Warren Christopher, le premier d'un secrétaire d'Etat américain depuis six ans. Arrivé lundi après-midi au Mali, la seule étape francophone, Warren Christopher a rendu hommage au «triomphe de la démocratie», estimant que «la liberté peut déverrouiller la porte d'un avenir meilleur». Relevant «les violations des droits de l'homme et la corruption» au Nigeria, qui aurait été dans le passé une halte aussi obligée que le Liberia pour un chef de la diplomatie américaine, il a annoncé que Washington cherche à se concerter avec «ses partenaires d'Afrique et d'Europe» pour l'imposition de «nouvelles sanctions sélectives», sous-entendu: à l'exclusion d'un boycottage pétrolier, la seule mesure qui ferait vraiment mal. Le marché américain absorbe 40% de la production pétrolière nigériane.
La succession à l'ONU. Après le Mali, démocratique depuis 1992 et, avec quelque 200 volontaires, le principal pays d'accueil du peace corps américain, Warren Christopher se rend aujourd'hui à Addis-Abeba, la capitale éthiopienne qui abrite le siège de l'Organisation de l'unité africaine (OUA). Après un déjeuner avec le Premier min