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Libération
Interview

«Le Rwanda a le droit de se défendre». Un ministre sud-africain explique pourquoi son pays livre des armes à Kigali.

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publié le 9 octobre 1996 à 23h16

Johannesburg de notre correspondant

Une première livraison de véhicules de transport de troupes fabriqués en Afrique du Sud est arrivée cette semaine à Kigali, la capitale du Rwanda. Elle sera suivie d'autres qui devraient inclure des armes légères, des munitions, des pièces détachées et des véhicules de déminage. L'Afrique du Sud du président Nelson Mandela est ainsi le premier pays à livrer ouvertement des armes à Kigali, un mois après la levée de l'embargo sur les armes des Nations unies. Kader Asmal, président du Comité national sud-africain de contrôle des armes conventionnelles (NCACC) et ministre des Eaux et Forêts, explique la décision de son gouvernement.

Pourquoi ce silence sur le contenu exact de la livraison, alors que votre groupe prône la transparence?

Il n'y a rien de secret. Il y a simplement des règles de confidentialité que chaque pays observe. Nous avons remis la liste des armes aux Nations unies. Certains pays réclament que ce genre de contrat reste confidentiel. Le Rwanda ne l'a pas fait. C'est pourquoi nous déciderons prochainement s'il convient de publier une liste détaillée.

Vous avez parlé d'«armes défensives», voire d'armes «non mortelles». Pouvez-vous être plus précis?

Je crois qu'il est faux de parler d'armes «non mortelles». Les fusils, par exemple, ne sont pas considérés comme des armes offensives. Notre livraison porte sur des petites armes et des véhicules. Il n'y a pas de lance-fusées multiples, par exemple. Mais le fond du problème est ailleurs