Pékin de notre correspondante
Le Parti communiste chinois veut inventer une nouvelle idéologie. Les débats du VIe plénum du parti, la grand messe des trois cents membres du comité central, qui se sont achevés hier à Pékin, ont été consacrés à cet objectif. «Notre tâche stratégique est la construction d'une civilisation spirituelle socialiste», précise le communiqué final du plénum. Après le «maoïsme» des années 50 à 70, puis le «socialisme à la chinoise» de l'ère Deng Xiaoping, la «civilisation spirituelle» est le nom de code donné par la propagande à la nouvelle idéologie que sont censés véhiculer les dirigeants communistes de la troisième génération.
La recherche d'un nouveau concept est apparue voilà environ trois ans, mais n'a pas encore trouvé de forme définitive. La direction collégiale installée au pouvoir depuis 1993 a tout d'abord voulu répondre empiriquement à la disparition de l'idéologie communiste et aux excès du culte du veau d'or (la course à l'argent), en lançant plusieurs campagnes patriotiques, comme lors de la candidature chinoise aux jeux Olympiques, rejetée en septembre 1993. Mais les thèmes sont devenus de plus en plus nationalistes, avec la commémoration de la guerre l'an dernier, la tendance se poursuivant dans la campagne anti-américaine toujours en cours.
Les autorités, qui doivent affronter une période de transition économique et politique difficile, espèrent cimenter l'opinion grâce à cette résurgence du nationalisme et la détourner des graves problè