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Libération

Le Zaïre et le Rwanda au bord du conflit

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publié le 11 octobre 1996 à 23h11

Le conflit qui couvait depuis plusieurs mois à l'Est du Zaïre, entre

l'armée zaïroise et les quelque 200 000 Banyamulenge du sud Kivu, a pris cette semaine un tournant extrêmement dangereux, dans cette région frontalière du Rwanda et du Burundi. «Nous sommes virtuellement en état de guerre», résumait mardi dernier le préfet de la région, affirmant qu'il était désormais du «devoir» de l'armée d'expulser les Banyamulenge, des Zaïrois tutsis dont certains sont installés dans la région depuis deux siècles, vers leur prétendu pays d'origine, le Rwanda et le Burundi ­ qui, soit dit en passant, n'existaient pas à l'époque.

Coups de feu et tirs d'artillerie lourde sont quotidiens dans les montagnes entre Bukavu et Uvira, deux villes distantes d'environ 120 km, proches du Rwanda pour la première et du Burundi pour la seconde. Fin septembre, des tirs de mortiers se sont produits à la frontière zaïro-rwandaise. Dimanche dernier, un hôpital situé au nord d'Uvira (est du Zaïre) a été attaqué par des Banyamulenge. Une quarantaine de personnes, dont des membres du personnel, ont été tuées. Selon les Banyamurenge, l'hôpital de Lemera, réputé pour être l'un des meilleurs de la région, ne soigne que des Hutus.

La situation dans la région est particulièrement troublée depuis l'arrivée de plus de 1 million de réfugiés hutus rwandais et burundais, et, parmi eux, de miliciens rwandais qui ont fui leur pays après le génocide tutsi de 1994 et apportent leur soutien à l'armée zaïroise, dans ce que Kiga