Menu
Libération

Les nouveaux vaccins hors de portée du tiers mondeL'OMS et l'Unicef dénoncent les droits liés à la propriété intellectuelle qui rendent leur coût prohibitif.

Article réservé aux abonnés
publié le 11 octobre 1996 à 23h11

Genève, de notre correspondant

La vaccination des enfants dans le monde atteint «un stade critique». Selon les experts de l'ONU, les scientifiques sont en train de mettre au point de nouveaux vaccins à des prix qui pourraient s'avérer prohibitifs pour les pays les plus pauvres de la planète.

Grâce aux progrès de la biologie moléculaire et à l'utilisation des techniques du génie génétique, une nouvelle génération de vaccins contre les maladies les plus meurtrières chez l'enfant (maladies diarrhéiques, infections respiratoires aiguës, paludisme) devrait voir le jour. Une soixantaine de maladies pourraient être prévenues. Dans le rapport qu'ils viennent de publier sur l'état de la vaccination dans le monde, les spécialistes de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) et de l'Unicef mettent le doigt sur un paradoxe tragique: au moment où la science pourrait sauver des milliers de vies, ces nouveaux vaccins risquent de s'avérer hors de prix dans le tiers-monde. Les nouveaux vaccins ne vont plus coûter des sommes minimes (un dollar au prix Unicef pour les six maladies couvertes par le Programme élargi de vaccination (PEV): diphtérie, tétanos, coqueluche, poliomyélite, rougeole et tuberculose), mais sans doute plusieurs dollars la dose.

Kateleen Van Den Dael de l'Association européenne des vaccins, qui représente l'industrie pharmaceutique, explique: «A titre de comparaison, les vaccins classiques étaient vendus au prix d'une bouteille de champagne aux Etats-Unis, d'une bouteille de