Istanbul
de notre correspondant La peine capitale a été requise par le parquet de la Cour de sûreté de l'Etat (CSE) d'Ankara contre deux accusés kurdes «qui avaient jeté à terre le drapeau turc pour le remplacer par celui du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK, séparatiste) et un portrait de son président Abdullah Ocalan». Ces faits ont été commis lors du congrès le 23 juin à Ankara du Parti de la démocratie du peuple (HADEP). Les accusés, Faysal Akcan et Giyasettin Mordeniz, sont passibles de la peine de mort aux termes de l'article 125 du code pénal turc qui sanctionne les «crimes contre l'Etat».
L'acte d'accusation insiste sur les relations organiques entre le HADEP, le parti pro-kurde, légal, qui avait recueilli plus de 60% des votes dans le Sud-Est anatolien en décembre et le PKK, organisation politico-militaire, illégale, qui mène la lutte armée contre le pouvoir central depuis 1984. Le procureur de la Cour de Sûreté de l'Etat a estimé que les accusés «agissaient pour diviser l'unité de l'Etat et de la nation» et qu'ils avaient pour but «de fonder sur une partie du territoire turc un Etat nommé le Kurdistan indépendant et unifié».
Pour cette même affaire une trentaine de dirigeants du HADEP ont été arrêtés et écroués le 24 juin. Ils sont accusés de «faire de la propagande séparatiste» et risquent d'être condamnés à des peines de prison allant de 15 mois à 15 ans. La législation turque prévoit la peine capitale pour «les crimes commis contre l'Etat» et «les assassinat