Copenhague envoyée spéciale
Il y avait de la bière, des joints, des filles, «le tout en quantité généreuse», se souvient un invité. Entre les morceaux de rock, quelques coups de poing volent, tranquillement, entre soi. «Une fête est-elle vraiment réussie si quelques bras et jambes ne sont pas cassés, en toute fraternité et avec humour?» Samedi dernier à Copenhague, trois cents personnes se bousculaient à la «soirée des Vikings» qu'organisent tous les ans les Hell's Angels danois.
Dans le milieu des clubs de motos, une soirée des Hell's ne se refuse jamais entre sympathisants. Même en pleine guerre. Car en Scandinavie, c'est une guerre, une vraie, qui oppose les Bandidos aux Hell's Angels depuis six mois. Traquenards, grenades, voitures piégées, fusillades, bombes. Cette fois, ce fut un missile, tiré d'un toit voisin, vers trois heures du matin. «Oui, un missile antichar, volé à l'armée suédoise il y a plus d'un an. Je reconnais que les forces de l'ordre n'avaient pas envisagé une telle possibilité et n'ont donc pas pu l'empêcher», dit Flemming Monk, un des responsables de la police de Copenhague, qui avait pourtant bouclé le quartier. Bilan: deux morts, dix-sept blessés (tous des participants à la fête) et un pays entier qui rase les murs.
La classe politique a promis des mesures. Mais qu'importe la loi votée jeudi par le Parlement danois interdisant désormais les rassemblements pour toute association en conflit ouvert avec une autre. Qu'importe aussi la réunion de crise, hier,