L'un des plus hauts dignitaires de l'ex-régime flanqué de neuf
généraux de la police et de l'armée ont été acquittés hier par le juge de la Cour suprême de Durban, Jan Hugo. Le général Magnus Malan, 65 ans, et ses acolytes étaient accusés d'avoir ordonné une opération d'élimination contre un opposant de l'ANC en 1987 à KwaMakutha, dans la province du Kwazulu Natal. L'expédition, menée par un commando du parti nationaliste zoulou Inkhata, avait tourné au bain de sang, treize personnes ayant été sommairement exécutées.
A l'issue de six mois de procès à fort contenu politique, le juge, qui conformément au système sud-africain rend sa sentence sans jury, a eu des mots secs et cruels pour ridiculiser l'accusation dans son verdict. Le procureur Tim McNally, proche de l'ANC de Nelson Mandela, a «bâclé» son dossier, omettant de faire comparaître des témoins clés. Les inspecteurs de police ont confondu certains accusés et mélangé des témoignages. Mais le juge a surtout fustigé le manque de crédibilité des témoins à charge. Il a traité de «menteur» le capitaine Johan Opperman, ex-membre des services secrets, qui affirmait avoir dirigé l'opération.
L'accusation a fourni les documents prouvant que, suite à une requête de Mangosuthu Buthelezi, chef du parti zoulou Inkhata, le général Malan, ministre de la Défense, avait lancé un projet secret baptisé «Marion» consistant à entraîner des escadrons de Zoulous pour les lancer contre les militants de l'ANC. Mais cela, a souligné le juge, n'ét