Mexico, correspondance
Les habitants de Mexico qui espéraient voir le sous-commandant Marcos à cheval en plein centre-ville en ont été pour leurs frais. Après plusieurs jours de tractations avec les autorités, l'EZLN, invité à participer au premier Congrès national indigène qui se déroulait la semaine dernière dans la capitale, a dû renoncer à y envoyer son chef. A sa place, il a délégué... Ramona, une fragile Indienne tzotzil, sans armes, atteinte d'un cancer en phase terminale. En costume traditionnel, la tête recouverte d'un passe-montagne, la commandante Ramona a clôturé le Congrès en lisant, d'une voix faible et mal assurée, un communiqué de l'EZLN. Et appelé, au son des «Ramona arrive, tremble Zedillo!» de 600 représentants indigènes, à la reconnaissance de leur droit à vivre «comme des êtres humains, et non comme des animaux».
Curieux dénouement d'une guerre psychologique qui oppose depuis plusieurs jours l'EZLN au gouvernement. Pour la première fois depuis le 1er janvier 1994, date de l'éclosion de la révolte, les premiers affirmaient s'apprêter à sortir de la jungle du Chiapas, pour gagner la capitale. Et le second promettait d'employer la force si les zapatistes, et notamment Marcos, s'aventuraient hors du Chiapas. «L'arrivée de la délégation de l'EZLN mettrait en danger la sécurité de la capitale et celle des zapatistes eux-mêmes», menaçait mardi matin à la radio le porte-parole de l'Intérieur, Dionisio Pérez Jacome.
«De maintenant à la paix, il y a autant que d'ici