La Paz envoyé spécial Quelques heures après l'approbation d'une loi controversée de réforme agraire par les députés, vendredi, le dernier carré de manifestants quechuas et aymaras présents dans la capitale bolivienne a regagné les vallées andines. Le 27 septembre, au terme d'un mois de marche, 25 000 paysans et «colonisateurs» des zones tropicales étaient arrivés à La Paz, afin de protester contre certaines dispositions de la réforme, que les organisations indigènes jugent lourdes de menaces pour leurs terres et leur identité.
Bon nombre de «marcheurs», comme les surnomment les Boliviens, rentrèrent chez eux au bout de quelques jours, mais plusieurs milliers d'irréductibles étaient restés pour manifester, chaque jour, sur la grande avenue de la capitale. Début octobre, la Centrale ouvrière bolivienne (COB) lança, à la hâte, un mot d'ordre de «grève générale illimitée», mais son échec a rendu le dénouement législatif inévitable.
L'opposition à la loi reste forte: pour Mateo Laura, secrétaire général de la confédération paysanne, affiliée à la COB, «la loi dite de l'Institut national de la réforme agraire (Inra) s'inscrit dans la politique néolibérale suivie par le gouvernement du président Gonzalo Sanchez de Losada. Elle crée un marché libre des terres, alors que nos champs étaient jusqu'alors inaliénables: désormais, les capitalistes nationaux et étrangers pourront constituer de grands domaines aux dépens des petits exploitants. De plus, la loi octroie à l'Etat le droit d'expr