Rome, de notre correspondant
La découverte d'un «mouchard» dans le bureau privé de Silvio Berlusconi a de nouveau plongé l'Italie dans un lourd climat de suspicion et relancé la polémique sur ces réseaux occultes qui rongent le pays. Le leader de Forza Italia et du centre droit a décrit à la télévision les caractéristiques de cet appareil de quelques centimètres carrés découvert derrière le radiateur, près de sa table de travail. Un micro-émetteur doté d'une bonne autonomie et capable de transmettre à une distance de quelque 300 mètres. Le visage inquiet, les traits tirés, Berlusconi n'a pas formulé d'accusations précises. Une plainte contre X devait être déposée aujourd'hui.
L'opposition a aussitôt dénoncé ce qu'elle appelle un «Watergate à l'italienne». Mais personne ne croit trop à d'éventuelles responsabilités du gouvernement ou de la majorité de gauche. Le président du Conseil, Romano Prodi, a promis des «enquêtes très sévères». Et Massimo D'Alema, secrétaire du PDS (ex-communiste, principal parti de la majorité), a dénoncé ces faits «inouïs, d'une gravité exceptionnelle».
Personne non plus ne semble vouloir mettre en cause la magistrature. Certes, certains procureurs ont souvent utilisé dans un passé récent des méthodes d'investigation désinvoltes, mais même le pool milanais de l'opération Mains propres, le plus déterminé à faire toute la lumière sur les affaires passées de Berlusconi, n'aurait pas la naïveté d'«espionner» un parlementaire sans autorisation préalable du