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Libération

L'affaire Tocsik empoisonne la HongrieLe scandale financier lié aux privatisations risque de faire chuter les socialistes.

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publié le 15 octobre 1996 à 0h35

Budapest, de notre correspondante

Toute la Hongrie se passionne pour l'affaire Tocsik , ce scandale politico-financier lié aux conséquences de la privatisation. Lorsque l'Etat a mis en vente des entreprises publiques, les communes où elles étaient situés devaient toucher un pourcentage du montant de la vente.Mais la législation, votée en 1989, n'a jamais été appliquée. Après la victoire d'une municipalité devant les tribunaux, l'Agence d'Etat pour la privatisation (APVRT) a négocié:en échange de l'abandon de la plainte l'APVRT offrait le paiement d'une somme, inférieure au montant de sa dette, mais versée comptant. Or, l'Agence a confié le règlement de ce contentieux à un intermédiaire, l'avocate Marta Tocsik, qui s'est avérée être un escroc: elle n'est pas inscrite au barreau et a déjà été poursuivie pour contrats frauduleux dans les années 80.

D'après l'hebdomadaire économique Figyelö Mme Tocsik a reçu une commission de 10% sur les bénéfices soit 800 millions de forints (environ 27 millions de francs) alors que la plupart des avocats perçoivent une commission de 3 à 5%. L'opposition a immédiatement attaqué le parti au pouvoir en affirmant que l'avocate marron aurait servi de relais pour financer les caisses du Parti socialiste, accusation que rien ne permet d'étayer pour l'instant.

Le ministre de l'Industrie et de la Privatisation, Tamas Suchman, a affirmé qu'il n'était pas au courant du dossier.Il a pourtant écrit une lettre cet été ­ dont il prétend qu'il s'agit d'un faux ­