Menu
Libération
Reportage

Les coups bas de Bob Dole se retournent contre lui

Article réservé aux abonnés
Mercredi, le candidat républicain a eu beau multiplier les attaques personnelles, il n'a jamais ébranlé Bill Clinton.
publié le 18 octobre 1996 à 0h25

Jason Milligan, un militaire de 28 ans, avait été sélectionné comme 112 autres électeurs à participer mercredi au second débat opposant Bill Clinton à Bob Dole dans le théâtre de l'université de San Diego. Le critère de sélection était unique: les membres de l'échantillon devaient ne pas savoir pour qui voter le 5 novembre. Mais, à la fin de la soirée, l'indécision de Jason avait quasiment disparu. «Je penche de plus en plus pour Clinton.» Jason Milligan est, en fait, le cauchemar de Bob Dole. Républicain, comme la majorité des électeurs du sud de la Californie. Conservateur, comme, probablement, la majorité des Américains. Financièrement mal à l'aise, il est, dit-il, sensible aux arguments sur la faiblesse du pouvoir d'achat des Américains moyens. Pourtant, il n'a pas apprécié la performance du candidat républicain. «Trop d'insultes et trop de coups bas, ce n'est pas digne d'un candidat à la présidence. Clinton est beaucoup plus humain, plus chaleureux.» Ce regain d'agressivité était pourtant le dernier «joker» de Bob Dole. Depuis la semaine dernière, il regrettait publiquement de ne pas avoir usé plus tôt de cette carte, et ses conseillers l'ont engagé à lancer une attaque plus frontale contre Bill Clinton. Il le fit dès la première question. «Les Américains ont perdu confiance dans leur gouvernement. Ils voient des scandales quotidiens. Ils voient des problèmes éthiques à la Maison Blanche. Ils y voient 900 fichiers personnels du FBI rassemblés par un homme dont personne