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Libération

Exode massif et confus de réfugiés hutus au Zaïre. Selon Kinshasa, 3 000 Tutsis, infiltrés du Rwanda et du Burundi, combattraient autour d'Uvira.

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publié le 21 octobre 1996 à 0h16

Fuyant des combats qui se sont étendus ce week-end, plus de 100 000

réfugiés hutus originaires du Burundi et du Rwanda, ont quitté leurs camps au nord d'Uvira, la ville zaïroise faisant face à la capitale burundaise, Bujumbura, sur la rive orientale du lac Tanganyika. Depuis Genève, le Haut Commissariat pour les réfugiés (HCR) a confirmé cet exode massif et confus, affirmant «ne pas être en mesure de faire grand-chose» pour des gens paniqués, cachés dans des plantations de bananes dans la plaine de la Ruzizi ou errant sur les chemins boueux qui, par la montagne surplombant cette rivière-frontière, mènent vers Bukavu, le chef-lieu du Sud-Kivu. Selon un témoin à Uvira joint par téléphone, les réfugiés sont partis «dans un indescriptible sauve-qui-peut», les rares membres d'organisations humanitaires encore sur place étant «dans l'incapacité de sortir dans la rue sous peine de se faire lyncher». La population locale et les Forces armées zaïroises (FAZ), impayées et indisciplinées, tiennent en effet les Nations unies et les organismes caritatifs pour responsables de «l'invasion des Tutsis».

Selon les autorités zaïroises, les régimes en place au Burundi et au Rwanda, tous deux dominés par la minorité tutsie, auraient envoyé des hommes en armes dans l'est du Zaïre, à la fois des soldats de leurs armées, «démobilisés pour la circonstance», et des miliciens banyamulenges, des Tutsis installés au Zaïre depuis des générations, qu'ils auraient entraînés et équipés. Kinshasa affirme qu'e