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Libération

Situation d'urgence à l'est du Zaïre. 230 000 réfugiés hutus fuient les combats entre l'armée et les Banyamulenges.

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publié le 23 octobre 1996 à 0h09

Deux ans après l'exode de plus d'un million de Hutus qui avait suivi

le génocide au Rwanda, le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) doit à nouveau faire face à une «situation d'extrême urgence» dans l'est du Zaïre. A la suite des combats entre l'armée zaïroise et des Banyamulenges, des immigrés tutsis installés dans ce pays depuis des générations, quelque 230 000 réfugiés hutus ont fui leurs camps dans la plaine de la Ruzizi, au nord d'Uvira. Hier, le HCR estimait que «la plupart d'entre eux», environ 150 000, s'étaient mis à l'abri «dans des plantations aux alentours» alors que des dizaines de milliers d'autres marchaient sous une pluie battante en direction de Bukavu, situé 120 km plus au nord. Toutes les lignes de ravitaillement à destination de la région d'Uvira sont coupées depuis le début des affrontements, vendredi, mais un avion du Programme alimentaire mondial (PAM) a pu évacuer hier 48 expatriés travaillant pour des organismes humanitaires.

«Nos capacités d'accueil à Bukavu se limitent à 75 000 personnes», a indiqué hier le HCR depuis Genève. Dans la matinée, les premiers 3 000 réfugiés en provenance d'Uvira étaient déjà arrivés et, selon des témoignages, «des dizaines de milliers de gens encadrés par des soldats en armes» étaient en route dans la montagne. De sources humanitaires, le bilan des combats entre l'armée zaïroise et les Banyamulenges s'élève à «au moins une centaine de morts, là où nous avons pu accéder». Des dizaines de blessés se