Varsovie, correspondance
«Gynécologue, absolument tout», «Gynécologue tous services, prix accessibles»... Malgré la loi très restrictive qui, depuis 1993, interdit pratiquement l'interruption volontaire de grossesse en Pologne, sauf en cas de viol, danger pour la vie et la santé de la femme, ou malformation grave de l'embryon, ces petites annonces fleurissent dans la presse. Par souci de discrétion elles sont souvent accompagnées de numéros de téléphones portables ou réduites à un seul mot: «Berlin», «Pays-Bas», «Kaliningrad». A la veille du vote de la libéralisation de l'avortement par la Diète, dominée par la majorité ex-communiste, les cabinets gynécologiques privés proposent presque ouvertement leurs services. L'opération coûte 350 dollars à Berlin, mais on peut la faire sur place pour beaucoup moins. «Les médecins ne sont plus si effrayés, car la libéralisation sera votée jeudi. C'est comme si c'était déjà légal», affirme une gynécologque.
Manifestation. Pourtant, les militantes pour l'avortement à Varsovie ne sont pas si optimistes quant au résultat du vote d'aujourd'hui. Les partisans de la libéralisation de l'IVG devront réunir la majorité absolue plus une voix pour faire passer leur projet. Lors du premier vote à la Diète, la gauche ex-communiste avait rassemblé les voix de 208 des 460 députés, contre 61 et 15 abstentions. Pour faire pression sur le Parlement, les mouvements antiavortement appelaient hier à une manifestation devant la Diète qui a réuni quelque 40 000