En plaidant vigoureusement pour que l'Europe se voit reconnaître un
rôle de «coparrain» du processus de paixt, Chirac parlait-il vraiment au nom de l'ensemble de ses partenaires européens? Depuis le début de sa tournée proche-orientale, seule l'Italie est venue appuyer avec un peu de chaleur la démarche française. Le président du Conseil, Romano Prodi, en visite dans la région, a ainsi profité de sa présence au Caire en début de semaine pour se demander s'il était «réaliste» de croire que «l'Europe allait continuer à jouer les bailleurs de fonds pendant des années et des années tout en restant la bouche fermée». Mais s'il réclame pour l'UE un poids politique à la hauteur de son poids économique, Prodi s'est bien gardé de parler tout de go de médiation, prônant la «patience» et la politique des «petits pas» pour renforcer à terme le rôle des Européens.
A Bonn comme à Londres, les officiels sont, eux, restés silencieux, la presse ne se privant pas de tirer à boulets rouges sur le «cavalier seul de Chirac», pour reprendre le titre de l'éditorial paru lundi dans Die Welt. Convaincu qu'un «engagement européen» dans le processus de paix au Proche-Orient ne ferait que «susciter de faux espoirs et compliquer inutilement la médiation américaine», le grand journal conservateur allemand félicite donc le gouvernement Kohl pour son attitude plus que réservée à l'égard de toute velléité d'ingérence européenne. Au lendemain du regain de violence provoqué par l'ouverture du tunnel sous l'espl