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Libération

Zaïre-Rwanda: combats et dialogueLe Premier ministre zaïrois doit rencontrer l'homme fort de Kigali à Bruxelles.

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publié le 24 octobre 1996 à 0h07

Dans l'Afrique des grands lacs, la guerre précède la guerre des

communiqués. C'est en effet seulement hier, cinq jours après le début des combats dans l'est du Zaïre, que des «démentis catégoriques» du Rwanda et du Burundi ont répondu aux accusations d'«agression» et d'«attaques militaires» lancées la veille par les autorités zaïroises. Sommé par le maréchal Mobutu, qui sortait pour la première fois de son silence de convalescent en Suisse, de «prendre, toutes affaires cessantes, les mesures pour assurer l'intégrité du territoire et mettre hors d'état de nuire tous les envahisseurs», le gouvernement de Kinshasa a fait état d'affrontements directs, lundi, entre son armée et l'Armée populaire rwandaise (APR), dont 1 700 soldats auraient traversé la frontière. Hier, le chef de la diplomatie rwandaise a rejeté à la fois ces «graves accusations» et la responsabilité des combats en cours en pourfendant la «complicité» de Kinshasa avec les réfugiés hutus sur son sol, traités de «génocideurs». Sans prendre partie, le secrétaire général des Nations unies, Boutros Boutros-Ghali, a reconnu l'état de guerre en parlant, à la sortie d'une réunion du Conseil de sécurité, d'une «vraie confrontation entre le Zaïre et le Rwanda».

Officiellement, en écourtant mardi soir sa visite en Grande-Bretagne, le Premier ministre zaïrois, Kengo Wa Dondo, devait «rentrer d'urgence au pays». Cependant, selon nos informations, il se trouvait hier pour de discrets entretiens ­ notamment avec le ministre de la