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Libération

Les combats s'intensifient au ZaïreSelon des sources humanitaires, la ville d'Uvira aurait été entièrement pillée.

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publié le 25 octobre 1996 à 0h01

Les combats dans l'est du Zaïre qui, selon une dernière estimation

du Haut Commissariat pour les réfugiés (HCR), ont provoqué la fuite de quelque 300 000 réfugiés hutus, se sont rapprochés hier de Bukavu. La panique s'alimente de récits de réfugiés qui ont fui. Georges Nzoyihera, un réfugié burundais travaillant pour Médecins du monde à Kamayola, dans la région d'Uvira, a raconté à l'AFP l'attaque lancée contre quatre camps. Selon lui, les assaillants sont venus du Rwanda, après un pilonnage au mortier: «Beaucoup de gens ont été tués (...) avec des fusils et des machettes. Ensuite ils ont pillé et rançonné des réfugiés, les tuant s'ils refusaient de donner de l'argent.»

Selon des sources humanitaires, les affrontements entre l'armée zaïroise et des Banyamulenge ­ des Tutsis installés depuis des générations dans l'est du Zaïre et qui ont été victimes, ces derniers mois, d'une violente campagne d'«épuration ethnique» ­ se dérouleraient à présent autour de Nyangezi, à 25km au sud de Bukavu. Ces combats avaient débuté, il y a une semaine, autour d'Uvira, à une centaine de kilomètres au sud de Bukavu où, depuis mercredi soir, affluent des soldats zaïrois désertant le front. Ceux-ci ont érigé hier matin des barrages routiers à l'intérieur même de Bukavu pour «contrôler les mouvements» et, selon des témoins, pour «confisquer des véhicules qui leur servent à poursuivre leur fuite». La ville d'Uvira, abandonnée par les organismes humanitaires et coupée de tout approvisionnement, aurai